Premières impressions

Publié le par Isabelle à Paris

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J'ai apporté le mauvais temps avec moi.  Il fait gris, pluvieux et froid.  Mais on est dimanche et je suis à Paris avec Chéri.      

Hier, il y avait une fête sur un balcon dans la rue voisine.  Le bruit a duré jusqu'aux petites heures du matin.  J'ai vraiment mal dormi. 

Ce matin vers dix heures, deux ou trois mecs chantaient des airs sportifs dehors.  Mon voisin qui habite en-dessous a gueulé : «Hé ! Ho !  bordel de merde, vous vous croyez où là ?» à ces tapageurs.  Ça m'a fait rire, parce que lui aussi a sûrement mal dormi.

Nous sommes retournés au Gavroche, près du métro de la Bourse, un resto que j'avais essayé lors de ma première visite ici.  J'ai mangé leurs fabuleux escargots en coquilles et une escalope de veau à la crème et aux champignons.   Au Gavroche, c'est aussi gros que l'appartement, il y avait environ une trentaire de dîneurs à l'intérieur.  Faisait chaud.  Ça parlait fort.

À côté de nous, il y avait trois Japonaises et un Français.  Le Francais parlait japonais aux filles.  J'ai fait la remarque à Chéri pour lui dire que je le trouvais bon d'avoir appris à parler le japonais.  J'ai dit ça en anglais pour ne pas que notre voisin de table nous comprenne.  Mais il parlait sûrement aussi anglais.  J'aurais dû prendre mon plus bel accent joual pour la lui dire.  Bref, c'était Babel dans une boîte de sardines.

Je suis sortie ce matin pour faire des courses.  Je me suis arrêtée chez le boulanger au coin de la rue.  Ça embaumait le pain chaud et les pâtisseries à la crème.  Les jours où il fait froid, on peut voir la vapeur du pain qui chauffe sortir des bouches d'aération.  C'est un nuage de senteur divine.  J'y collerais mes narines et y aspirerais tout l'air qui s'échappe du trou.  Mon boulanger est devenu mon meilleur ami.

J'ai oublié tout mon maquillage à Montréal.  Je n'avais même pas un petit gloss cheap dans le fond de mon sac.  Ça m'a coûté 70 euros pour faire une trousse de survie.  Nous avons acheté des minutes pour mon nouveau cellulaire à la carte, ce qui a entraîné une dépense de 50 euros.  Après, nous sommes allés dans une boutique de décoration pour organiser un peu l'appartement.  Ça a coûté 160 euros.  Grosse journée, ça fait trente heures que je suis arrivée et on brûle déjà 280 euros.  Aujourd'hui, on ne bougera pas de la maison.

Je m'habitue tranquillement à mon nouvel environnement.  Chéri m'explique un peu comment les choses fonctionnent dans l'appartement.  Pour regarder la télé, j'ai besoin de trois télécommandes et je dois effectuer quatre étapes avant que tout fonctionne.  J'ai pris des notes dans un calepin.

Ce calenpin, je le traîne partout avec moi, tout comme un mini-plan de la ville et du métro/RER.  Voici ce qui y est écrit : métro Daumesnil, croise les lignes 6 et 8, près de la banque Barclay's et du bon resto au toit rouge où ils servent une délicieuse salade au homard.  Métro Dugommier est sur la ligne 6, près de mon meilleur ami le boulanger et du Monoprix.  Le poissonnier et les magasins Picard (un genre de M et M) sont ouverts le dimanche jusqu'à 13h00 et ferment le lundi.  L'Intermarché et le Monop' sont fermés le dimanche.  Je ne suis pas habituée aux magasins qui ferment le week-end.  Chez nous, tout reste ouvert, toute la semaine.  Je suis encore en mode américain. 

Hier, en allant faire les nombreux achats, il y avait un million de personnes aux Halles, un des nombreux centre commercial de Paris.  Nous avons croisé des touristes perdus qui cherchaient le boulevard Montmartre.  En discutant avec eux, on s'est aperçus qu'ils venaient de Montréal.  Nous leur avons dit que nous étions aussi des Québécois.  L'air étonné, ils ont dit à Chéri qu'il n'avait pourtant pas l'accent.  Il s'est défendu en disant que ça faisait douze ans qu'il habitait Paris.  Moi, ils m'ont démasquée rapidement.  Ça fait combien de temps, Mademoiselle, que vous vivez ici ?  Bahhh!, trente heures ou 280 euros.

 

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J
<br /> Tu l'a le talent d'écrivaine :-)Rafraichissant de te lire, c'est comme si j'y étais.<br /> <br /> Au plaisir<br /> Jack<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Isabelle, ne te méprend pas, je vais aimer ton blog même si parfois je vais ruer dans les brancards. Normal, j'y suis né moi dans cette ville nouvelle...pour toi.<br /> J'avoue que de lire tes futures impressions sur la ville, sur ses habitants et leurs coutumes me fait saliver d'avance. Il y a 30 ans je regrette de ne pas avoir fait la même chose en arrivant au<br /> Québec...quoi? hein ? les blogs n'existaient pas ? t'es sure ?<br /> <br /> Le Papou<br /> <br /> <br />
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