L'ennemi public

Publié le par Isabelle à Paris

De l'autre côté de l'Atlantique, ça pue. Après le «siège de Toulouse», les divers partis politiques en campagne électorale (à un mois du premier tour) récupèrent la nouvelle. Marine Le Pen, qui s'était faite discrète tout au long de la recherche du suspect qui aurait commis ces assassinats à saveur raciste (tuant des Africains et des Juifs, dont trois enfants), croyant que le meurtrier était un ancien membre du Front national (lire blanc, Français et catholique, comme l'était le tueur de Suède en 2010), a presque pleuré de joie en découvrant qu'il était Algérien et fricotait avec des organisations terroristes du Pakistan. Du coup, elle a brandi le drapeau si cher à son idéologie : il y a trop d'immigrés en France, trop d'extrêmistes islamiques et trop de gens du voyage qui troublent la paix. Son tour de magie préféré est d'utiliser la peur pour gagner des votes. Et si on regardait cela d'un autre angle, vous et moi ? Et si, à travers des décennies, la France a, sans le vouloir, exclu ses immigrants, créant des ghettos et des banlieues, où les étrangers se réfugient et s'organisent en micro-sociétés. Exclure les étrangers, c'est facile : salaire moindre, moins de chance d'accès au logement, moins d'éducation. Taper sur les immigrés ne fera qu'accroître la grogne générale. Et si le tueur avait été un partisan du Front national, qu'aurait dit Madame Le Pen ? Je dis cela pour la France, mais n'importe quel pays développé a le même problème. Peut-être que Marine Le Pen a raison, peut-être que les pays font entrer n'importe qui, n'importe comment. À voir le laxisme des officiers des douanes, ce n'est pas difficile à croire. Je suis entrée ici trois fois et à chaque fois, le douanier m'a à peine regardé. Mais peut-on empêcher les humains de migrer vers un monde meilleur ? Surtout, pourquoi user ce discours basé sur la peur de l'étranger ? Une population est facilement contrôlable avec la peur. Hitler et la Deuxième guerre, ça vous dit quelque chose ?

 

En parlant d'extrémisme, est-ce que vous connaissez la Westboro Baptist Church ? C'est une église dirigée par des fous aux États-Unis qui prétendent que Dieu déteste tout le monde sauf eux : les homos, les Juifs, les Musulmans, les Suédois, bref, tous ceux qui sont différents. Mais surtout les homos. Sur les bords des routes au Kensas, les adhérants à cette doctrine manifestent avec des pancartes où l'on peut lire «God hates Fags» et «God will kill your fag kids». Ils croient que l'homosexualité devrait être punie par peine de mort. Ils enseignent à leur enfant la haine et l'intolérance. C'est très dangereux. Le plus dangereux, c'est que tout cela est légal. Lors d'un procès, huit juges contre un ont cru que le gouvernement ne pouvait empêcher ces gens de pratiquer leur rite, selon le premier amendement de la Constitution américaine, qui est la liberté d'expression. En son propre sol, les États-Unis endossent ces agissements, mais a peur de simples Musulmans se rendant à la Mosquée. 

 

Parfois, l'ennemi numéro un à la paix nationale, c'est nous-mêmes. 

 

 

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